Mitsubishi i-MIEV 2012: Un pari audacieux

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Il ne faut pas s’en cacher, la compagnie Mitsubishi pourrait connaître plus de succès tant au Canada qu’ailleurs sur la planète. Si ce n’était de quelques modèles phares appréciés du public, les affaires seraient encore plus délicates. Pour retrouver le chemin de la popularité, la direction de ce constructeur a préféré relever le défi de la voiture électrique. C’est ainsi que la i-MiEV est née. Soulignons au passage que cette appellation signifie Mitsubishi Intelligent Electric Vehicle.
Nous en avons vu des prototypes dans plusieurs Salons automobiles internationaux et les gens était assez incrédules lorsque la direction de ce constructeur a annonçé qu’elle commercialiserait cette automobile électrique. Pourtant, la i-Miev sera vraiment distribuée au pays et nous avons même eu la chance de la conduire sur les routes du Québec.

Une allure de citadine

Alors que plusieurs constructeurs de voitures électriques tentent de leur donner des silhouettes futuristes, les stylistes de Mitsubishi ont joué la carte de la voiture urbaine. En effet, avec sa carrosserie toute en hauteur, elle permet à quatre personnes de prendre place à bord en bénéficiant d’un généreux dégagement pour la tête. Par contre, la caisse est relativement étroite et deux costauds assis à l’avant risquent de se frotter les coudes. Il reste que cette étroitesse est appréciée lorsqu’on se faufile dans la circulation.

Dans l’habitacle, l’ensemble est assez dépouillé et les commandes sont simples et faciles d’accès. En fait, cela se résume à trois boutons verticaux pour la climatisation et ceux de la radio. En passant, cette radio Clarion doit avoir été conçue par un spécialiste de décryptage de la CIA tant ses commandes ne sont pas intuitives. Par ailleurs, les plastiques sont durs et me semblent quelque peu légers. Et puisqu’il est question de légèreté, le rembourrage des sièges est plutôt mince et l’assise un peu courte pour les cuisses si vous êtes grands. Par contre, ils sont confortables, même si leur support latéral pourrait être meilleur. Quant aux places arrière, le dégagement pour la tête est exceptionnel et celui pour les jambes plutôt moyen.

Le silence de la route

Je dois avouer avoir eu des doutes quant au comportement général de cette petite Nippone écolo. Avec un rayon d’action annoncé de 135 km et une vitesse de pointe de 130 km/h, il était facile de conclure que la i-Miev allait avoir de la difficulté à suivre le trafic. Ce fut une agréable surprise, car non seulement cette petite citadine affiche des performances tout de même nerveuses, mais en plus sa conduite est archi simple. Vous n’avez qu’à enclencher la boîte de vitesses (c’est plutôt un contrôleur de moteur) à « D » et vous êtes en route. En fait, le pilote a le choix entre trois modes. Le premier est le « D »  qui fait appel au maximum de la puissance. Les capacités de régénération d’énergie à l’aide des freins est moins efficace cependant. Ce mode est recommandé pour une conduite mixte ville/ autoroute. Par contre, la position « Eco » du levier de vitesse réduit la puissance et les accélérations afin d’optimiser la durée de la pile. La récupération de l’énergie au freinage est moyenne. Enfin, la position « B » permet d’utiliser toute la puissance du moteur et la régénération est la plus efficace. Mitsubishi la recommande pour la conduite urbaine et des routes secondaires.

En conduite, il est facile de maintenir l’aiguille de consommation d’électricité dans la zone verte sans nuire à la circulation automobile. Mais lorsqu’on lève le pied, la voiture ralentit d’elle-même et il faut être vigilant dans la circulation. Quant à la  tenue de route, elle s’avère correcte, mais on ne peut s’attendre à mieux de la part d’une voiture aussi haute et étroite chaussée de pneumatiques si peu larges merci. Et en raison de cette silhouette verticale, la voiture est sensible aux vents latéraux.

Un dernier mot à propos de la conduite. Il faut toujours tenir compte de l’autonomie de cette voiture afin de ne pas tomber en manque d’énergie loin de la maison. Et il faut également faire attention à ne pas avoir le pied pesant et conduire avec discipline. Une conduite trop nerveuse entraîne une baisse rapide des réserves de la batterie.

Parlons argent

Pour l’instant, les prix des véhicules à propulsion électrique, qu’ils soient 100 % à piles ou avec rayon d’action étendu avec moteur thermique, ne sont pas de nature à placer ces voitures sur la liste des aubaines. Mais ça, c’est sans compter les subventions. La i-Miev est offerte en deux versions. Le modèle de base se vend 32 998 $ tandis que celui de la version premium est de 35 998. C’est un peu cher pour une micro voiture. Mais il ne faut pas oublier les subventions gouvernementales à l‘achat. Elles sont de 8 230$ en Ontario et de 7769$ au Québec. De plus, le Québec offre de payer la moitié des coûts d’installation d’un chargeur à domicile, et ce, jusqu’à concurrence de 1000$.

Somme toute, son prix est élevé, son rayon d’action limite les déplacements tandis que les bornes de recharge ailleurs que chez soi sont assez clairsemées. Mais on ne paie plus d’essence et au Québec, c’est l’endroit où le coût d’une recharge est le moins cher. Et une utilisation quotidienne s’est révélée assez simple.

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