Chevrolet Sonic 2012: Trois petits tours…

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Quelques kilomètres seulement, c’est tout ce que j’ai pu conduire de la Chevrolet Sonic avant que ne soit imprimé votre Guide de l’Auto 2012. Mais l’idée générale est là : la nouvelle sous-compacte de GM est un « bébé Cruze ». Pas de grand style extérieur, mais un grand pas (américain) en avant versus l’ancienne Aveo (coréenne).
Pas de grandes envolées de style et de design pour le « bébé Cruze », et ce, tant pour la berline que la variante cinq portes. Les lignes sont peu contemporaines et la mouture hatchback fait trop penser à une Aveo qu’on a tenté de mettre au goût du jour. Bref, rien pour démarquer la nouvelle Sonic du paysage des Ford Fiesta, Honda Fit, Hyundai Accent, Mazda2 et (nouvelle) Nissan Versa. C’est même à se demander où on est allé pêcher cette calandre brisée qui termine plutôt brutalement un capot aux latéraux enflés. Remarquez, c’est à peu près le seul endroit où la voiture laisse son empreinte visuelle. Le reste fait dans un anonymat qui a cependant le mérite d’être bien proportionné.

Proportionnellement parlant

Puisqu’il est question de proportions : la Sonic est, dimensions pour dimensions, l’une des plus grandes « petites » du marché. Pas la plus longue (c’est la Fiesta berline qui l’emporte), mais elle est l’une des plus larges et des plus hautes. Résultat : l’espace aux têtes arrière est parmi le plus généreux du segment (avec la Honda Fit). Et parce qu’elle propose l’un des plus longs empattements, la Sonic offre un dégagement aux jambes arrière digne d’une compacte (9 cm de plus que pour la Fiesta, avouez que c’est pas mal!).

Les rangements dispersés ici et là dans l’habitacle sont intéressants. Il y a d’abord ces deux cavités qui entourent le système audio, ce dernier au demeurant bien distinct de la climatisation avec ses commandes placées tout en haut. Il y aussi la double boîte à gants, en plus de vrais compartiments dans les portières avant. Les portes arrière n’y ont cependant pas droit, ce qui ne laisse qu’un seul porte-gobelet à l’arrière. Dommage, parce que la banquette de la Sonic est l’une des rares, chez les sous-compactes, qui peut réellement asseoir cinq passagers. Le coffre? La Sonic quatre portes fait dans la bonne moyenne avec ses 397 litres et la variante à hayon en offre plus que les autres concurrentes derrière sa banquette occupée, soit 539 litres. C’est deux fois plus que pour la Toyota Yaris, ça devrait donc suffire pour accueillir la poussette de bébé (pour ceux que ça intéresse). Par contre, le cargo de la Sonic cinq portes, lorsque la banquette est rabattue, se fait carrément doubler par la Honda Fit.

Contrairement à l’extérieur, l’intérieur de la Sonic fait montre d’un bel effort de style avec une planche de bord qu’on dirait tirée d’un jeu vidéo (Chevrolet se targue d’être plutôt allé puiser du côté des motocyclettes). L’instrumentation amassée devant les yeux du conducteur demande un peu d’apprivoisement, avec ce grand cadran qui indique les révolutions plutôt que la vitesse – celle-ci se lit numériquement, tout à côté. Mais c’est différent de ce qu’on voit ailleurs et ça, on aime. Aussi, la vision tout autour est bonne, comme à peu près dans toutes les petites voitures du genre. Et les sièges avant sont assez larges pour donner aux occupants l’impression d’être à bord d’une compacte, effet rehaussé par la présence (optionnelle) de sièges chauffants, d’un toit ouvrant et d’un possible démarreur à distance.

À première vue, l’insonorisation est de qualité, merci à du matériel insonorisant jusque dans le coffre de la berline. Un bon mot pour le volant aussi, à la fois ajustable en hauteur et en profondeur, une rareté dans la catégorie. J’aime moins cependant le tissu rêche qui recouvre les sièges, mais ce textile a sûrement le mérite d’être facile à nettoyer. Je vous dirais aussi que les plastiques sont durs et peu agréables au toucher, mais nous avons conduit ce qu’on appelle un « pré-prod » (d’avant production), nous nous réservons donc un jugement plus élaboré lorsque les « vraies versions » seront mises à notre disposition.

Deux moteurs plutôt qu’un

Et sur la route? Trois kilomètres à plus ou moins 50 km/h avec la variante équipée du même quatre cylindres Ecotec de 1,8 litre que la Cruze (138 chevaux et 125 lb-pi) nous ont permis de noter une direction (électrique) trop légère. C’est parfait en stationnement, parce que ça accorde un court rayon de braquage (11,0 mètres, c’est dans la bonne moyenne des sous-compactes), mais ça manque de substance en conduite urbaine. Reste à voir si ça se précisera sur l’autoroute.

Chevrolet se vante d’avoir mis à l’œuvre, pour sa Sonic, l’équipe responsable du comportement routier de la Corvette. Le marketing de GM peut bien dire ce qu’il veut, reste qu’ici, on n’est certainement pas au volant d’un bolide sport. Ne serait-ce qu’en raison de la suspension à poutre de torsion (la norme dans le segment, mais ça ne fait pas de miracle), qui a sourdement résonné sur un cahot. Quand même, le châssis nous a semblé rigide (la Sonic a droit à une nouvelle plateforme Gamma II) et la balade s’est avérée solide, assurée. Après tout, 2525 mm d’empattement, c’est presque autant que pour une compacte et ça assied bien la voiture. Faudra maintenant voir si la haute silhouette, surtout celle à hayon, sera sensible aux vents latéraux (un défaut qui est souvent l’apanage des courtes et hautes sur pattes).

La boîte automatique (optionnelle avec le 1,8 litre) offre six rapports, qui semblent délier, et non pas handicaper, la puissance. Les accélérations sont un brin bruyantes (au passage, sachez que le contrôle de traction nous a paru inefficace), mais le son qui s’extirpe de l’échappement n’est pas du tout vilain à entendre. Cette boîte a aussi le bonheur du mode manuel, mais elle le permet par une petite commande à même le levier, au niveau du pouce et je trouve personnellement la manœuvre moins satisfaisante qu’un levier qu’on pousse ou qu’on triture. Qui plus est, les changements commandés manuellement se font attendre, dans trop d’hésitation pour donner envie de contrôler celle qui, sinon, semble bien travailler d’elle-même. Évidemment, une boîte manuelle cinq vitesses est proposée de série avec ce moteur de base et m’est avis que les accélérations seront alors plus dynamiques. Aucun poids n’a encore été révélé pour la Sonic, mais la courte expérience de conduite vécue nous fait dire que la sous-compacte pourrait être l’une des plus lourdes de sa catégorie.

Il a été question de « moteur de base »... Vous avez tiqué? En effet, croyez-le ou non, la petite Chevrolet s’offre avec un deuxième moteur (si je ne me trompe, et mise à part la Versa, c’est la seule sous-compacte à se montrer aussi généreuse). Là encore, c’est un moteur transfuge de la Cruze qui grimpe sous le capot, soit le quatre cylindres turbo de 1,4 litre, pour 138 chevaux et 148 lb-pi. Si la puissance est, à trois chevaux près, la même que pour le « petit » moteur, reste que le couple est plus obligeant et ça devrait faire une différence. Pas des départs canon, bien sûr, mais sans doute un peu plus de vivacité. Soulignons que 148 lb-pi, chez les sous-compactes, c’est un tiers plus de couple que la moyenne. À noter aussi qu’une seule boîte est alors offerte avec cet Ecotec turbo, soit la manuelle six vitesses (un rapport de plus que pour le moteur de base).

Autre proposition de la Sonic qu’on ne retrouve pas nécessairement ailleurs : des pneumatiques de 17 pouces sont possibles. Et le nombre de coussins gonflables est effarant : 10 dans un si petit habitacle, c’est dire qu’il y en a partout. Par contre, la Sonic a manqué une occasion d’évolution en continuant de miser sur des freins tambour à l’arrière. Rien de criminel, puisque la majorité de la catégorie s’y fie, mais il faut savoir que la nouvelle Hyundai Accent s’amène avec des disques aux quatre roues, même en variante de base.

Se démarquera-t-elle?

Il nous faudra certes un essai plus poussé pour conclure sur la pertinence de deux motorisations pour la Sonic – tant pour les performances que la consommation (encore à déterminer, mais à voir les derniers produits GM, on se doute qu’elle saura être frugale). J’ai surtout hâte à un prochain comparatif qui nous permettra de mesurer la nouvelle Américaine (une vraie, cette fois) aux autres qui ont toutes un petit quelque chose qui les distingue. Ça nous permettra de découvrir ce qui fait la différence chez la Chevrolet. Car pour le moment, la Sonic ne fait que constituer une nette amélioration par rapport à l’Aveo.

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