Jaguar XJ 2012: Métamorphose

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Entièrement redessinée l’an dernier, l’actuelle Jaguar XJ marque un clivage évident avec les modèles de la génération antérieure par son style avant-gardiste qui reprend le concept d’une berline aux allures de coupé. Cette idée a d’abord été lancée par Mercedes-Benz avec sa CLS et reprise depuis par plusieurs autres voitures comme la Audi A7. Si la partie avant assure une certaine filiation avec la XF, la partie arrière propose plutôt une signature visuelle inspirée par la Citroën C6. L’effet est tout à fait frappant, surtout dans le cas des versions à empattement allongé.
La XJ a de la gueule et nous serions de mauvaise foi si nous reprochions aux designers d’avoir manqué d’audace. Il faut cependant reconnaître que l’appréciation du style d’une voiture est une considération très subjective et que la XJ ne plaira peut-être pas à tous. Il n’y a pas que la carrosserie qui soit aussi expressive, puisque le look haute couture s’illustre également du côté de l’intérieur, où les placages de bois donnent beaucoup de chaleur à un habitacle qui demeure à caractère intimiste, même si l’espace est abondant. Notons toutefois que si le dégagement accordé pour les jambes aux places arrière est tout à fait convenable, ça se gâte un peu pour le dégagement de la tête en raison de la ligne de toit, et que la forme de la lunette, de même que la hauteur du couvercle du coffre, gêne la visibilité vers l’arrière. Parmi les autres bémols, on se doit de mentionner que le système de télématique n’est malheureusement pas parmi les plus avancés sur le plan technique, et que la sélection des diverses fonctions demande que l’on quitte la route des yeux un peu trop longtemps et un peu trop souvent. Rien de trop prudent, quoi…

385, 470 et 510 chevaux

Un seul V8 d’une cylindrée de 5,0 litres est au programme, mais il est décliné en trois versions. Les modèles XJ et XJL (à empattement allongé) reçoivent la version atmosphérique de 385 chevaux, alors que les modèles XJ et XJL Supercharged sont animés par une version suralimentée par un compresseur développant 470 chevaux. Au sommet de la pyramide, on retrouve les XJ et XJL Supersport, avec une puissance portée à 510 chevaux, histoire de concurrencer directement les marques rivales allemandes qui ont toutes au moins une berline de 500 chevaux dans leur arsenal. Les performances en accélération sont tout à fait convenables avec le modèle de base et deviennent presque explosives dans le cas des modèles Supersport qui peuvent abattre le 0-100 km/h en moins de cinq secondes. On peut cependant émettre un bémol au sujet de la boîte automatique qui n’est pas très rapide et souligner également que la traction intégrale n’est pas au programme, les XJ demeurant de simples propulsions. Par contre, les modèles Supercharged et Supersport sont dotés d’un différentiel actif, qui permet d’envoyer plus de couple à la roue arrière extérieure en virage, afin d’aider la voiture à bien s’inscrire dans la courbe.

Bien que la XJ ne propose pour l’instant que des moteurs V8, Jaguar développerait présentement, selon nos sources, un nouveau V6, qui serait principalement destiné à la XF, mais qui pourrait éventuellement se retrouver également sous le capot de la XJ en 2013 ou 2014. Avec ce V6, la consommation de carburant s’en trouverait améliorée. De plus, ce moteur serait jumelé à la boîte automatique à huit rapports qui a été développée à l’intention des modèles Jaguar à motorisation diésel qui sont disponibles en Europe.

Sur la route, la rigidité du châssis des XJ inspire confiance, et il est surprenant de constater à quel point cette voiture a évolué en ce qui concerne son comportement routier. Autrefois, les Jaguar mettaient surtout l’accent sur le luxe et le confort, mais la tenue de route laissait à désirer. Aujourd’hui, on a carrément l’impression que les ingénieurs ont voulu renverser la vapeur, puisque la tenue de route est nettement améliorée et que la direction est d’une précision que l’on ne connaissait pas auparavant. En fait, on peut même dire que les suspensions sont peut-être un peu trop fermes, ce qui affecte inversement le confort en certaines circonstances, comme à la croisée de joints de dilatation par exemple.

Sur la bonne voie

Pour ce qui est d’une autre considération d’ordre pratique, précisons que la métamorphose de la marque ne s’exprime pas seulement par le style avant-gardiste adopté par la XJ, mais se transpose également sur d’autres aspects non négligeables comme la fiabilité à long terme. À ce chapitre, l’édition 2011 du sondage J.D. Power mesurant la fiabilité après trois ans d’usage, donc des modèles 2008 aux États-Unis, nous indique que Jaguar se classe au troisième rang sur 35 marques et que la marque anglaise n’est devancée que par Lincoln et Lexus. Un score remarquable, qui aidera sans aucun doute à redorer l’image de la marque qui a longtemps souffert d’une fiabilité atroce dans le passé.

Avec la XJ, Jaguar revient en quelque sorte aux sources, car cette voiture a de la gueule et son comportement routier se montre à la hauteur des attentes des acheteurs de la catégorie, deux qualités qui faisaient cruellement défaut aux modèles de la génération antérieure.

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