Suzuki SX-4 2012: Fiable, jolie et… c’est tout

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Suzuki est une entreprise japonaise plus connue ici pour ses motos (et ses jolis micros véhicules qui ne sont pas importés) que pour ses voitures qui sont offertes dans les concessionnaires québécois! Il faut dire que l’offre automobile de Suzuki en Amérique est assez disparate. Elle va de la compacte SX4 jusqu’à la camionnette Equator en passant par le VUS Grand Vitara et la berline Kizashi. Cette année, la Swift+ ne revient pas. Mais, comme bien des gens à la recherche d’une compacte, je m’éloigne du sujet principal, soit la SX4…

Offerte en configuration berline ou hatchback, la SX4 roule chez nous depuis 2007. Quand elle est débarquée sur notre continent, les espoirs les plus fous étaient permis. Après tout, cette compacte avait une sacrée belle gueule, surtout dans sa version hatchback.

Du style, où ça?

On ne peut pas en dire autant de la berline, même si elle n’est pas, non plus, d’une laideur à en repousser un acarien. Il faut par contre avouer qu’avec l’arrivée des très stylisées Hyundai Elantra, Kia Optra et bientôt de la Subaru Impreza redessinée, la SX4 berline semble avoir pris dix ans en moins de deux. Même si elle est environ 37 cm plus longue que la hatchback, la berline est beaucoup moins conviviale à cause de son coffre forcément plus petit, mais qui reste tout de même très logeable malgré son seuil élevé. Il y a à peine quelques années, il était impossible d’abaisser le dossier de la banquette. Imaginez! Heureusement, ce n’est plus le cas.

La plupart des gens préfèrent le modèle hatchback, nettement plus agréable à regarder et plus polyvalent. En effet, son coffre, une fois les dossiers de la banquette abaissés, est plus vaste que celui de la berline. Ce n’est cependant pas le coffre le plus logeable de la catégorie.

L’habitacle des deux modèles propose beaucoup d’espace pour la catégorie. Le tableau de bord est de belle présentation malgré le noir intégral. Heureusement, quelques appliques d’aluminium (ou de simili alu…) le rendent un peu plus jojo. Tous les éléments sont bien disposés et faciles à consulter. La qualité des matériaux est agréablement surprenante, mais on peut – « on doit » serait plus juste! – critiquer la piètre sonorité de la chaîne audio. Les sièges se sont montrés gentils envers mon corps, mais lors d’un match comparatif entre treize compactes (Guide de l’auto 2009, alors que la SX4 avait terminé douzième…), ils avaient été lourdement critiqués. Reste que la plupart de mes collègues avaient apprécié la position de conduite élevée. Quant aux sièges arrière, je les ai toujours trouvés trop durs, mais, au moins, l’espace réservé aux jambes et à la tête est très correct.

Manuelle ou CVT?

Côté motorisation, Suzuki fait appel à un quatre cylindres de 2,0 litres, dérivé de celui de l’Aerio, lui-même dérivé de… Bref, ce moteur fait 150 chevaux, une écurie suffisante pour imprimer à la SX4 des performances correctes, à défaut d’être renversantes. Ce moulin n’est pas très raffiné, mais la consommation d’essence est contenue sous les 10,0 l/100 km. De nos jours, toutefois, ce n’est plus exceptionnel et Suzuki devra mettre un peu plus d’efforts au niveau de ses moteurs.

La transmission de base est une manuelle à six rapports peu agréable à manipuler. D’aucuns lui préfèrent la CVT qui, il y a quelques années, est venue remplacer la boîte à quatre rapports dont même Henry Ford n’aurait pas voulu pour son modèle T. La CVT répond bien aux sollicitations de l’accélérateur, mais Suzuki aurait dû mettre davantage de matériel isolant. Même une Ford T est moins bruyante en accélération!

Si la berline n’est offerte qu’en version traction (roues avant motrices), le hatchback offre, en plus, la possibilité d’un rouage intégral fort ingénieux. Il faut savoir que Suzuki s’y connaît en matière de hors route et son savoir-faire s’est transporté dans la SX4 AWD. Le conducteur a le choix entre trois modes. La plupart du temps, il roulera en mode traction uniquement, ce qui permet d’économiser de l’essence. Si la situation l’exige, durant une bordée de neige par exemple, le conducteur n’a qu’à sélectionner le mode AWD pour améliorer l’adhérence. Enfin, le mode « Lock » permet de verrouiller le différentiel arrière. Une virée sur l’île de Montréal durant une tempête de neige (quelle excellente idée…) nous a convaincu de l’efficacité de ce rouage intégral en mode AWD. Beau travail, Suzuki!

Bien peu de gens associent SX4 et Formule 1 et c’est tout à fait normal. Les performances, on l’a déjà dit, n’ont rien pour décoiffer. Le châssis ne brille pas par sa rigidité (sur la berline, le hatchback m’ayant paru plus solide) et les suspensions qu’on y a accrochées sont fermes, mais pas sportives, un mélange subtil que seule Suzuki pouvait réussir... Associez le tout à un centre de gravité élevé et vous obtiendrez un bon roulis en courbes. Et il ne faut pas trop se fier sur la direction, invariablement trop assistée et qui retourne bien peu d’information.

La SX4 n’est pas une mauvaise voiture, mais dans la situation où se trouve Suzuki présentement, il ne lui faudrait pas trop tarder avant de revoir sérieusement sa compacte. Et son réseau de concessionnaires. C’est dommage puisque la SX4  s’avère très fiable.

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