Ford Flex 2012: Espace et performance au carré

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Pas de demi-mesure avec le Flex. On achète parce qu’on craque pour sa silhouette unique, tout en angles, ou alors on achète en dépit de ses lignes carrées taillées à la machette. Dans un cas comme dans l’autre, on se retrouve aux commandes d’un véhicule à peu près inclassable : spacieux, pratique, confortable et sûr comme très peu. Musclé, polyvalent et performant en plus, si on s’offre le moteur Ecoboost à double turbo qui n’est, hélas, accessible que sur les deux versions les plus cossues.
Choisissez votre métaphore préférée ou inventez la vôtre. Selon l’œil qui observe, le Flex a l’air d’une boîte à souliers, d’une version géante de la Mini Clubman, du cousin costaud d’un Scion xB et quoi encore. Chose certaine, il faut reconnaître à Ford le culot d’avoir créé une version de série de l’étude Fairlane dévoilée au Salon de Détroit en 2005. Surtout qu’elle lui est remarquablement fidèle. Sa grille de calandre à trois larges traverses a inspiré celles de la Fusion et du Edge qui ont suivi, mais le profil anguleux est toujours exclusif au Flex chez Ford.

Sur des bases solides

Le Flex est construit sur la plate-forme D4 de Ford, elle-même dérivée de l’architecture P2 de Volvo. Il la partage entre autres avec le nouvel Explorer et le Lincoln MKT. Sur cette base très saine, Ford a élaboré un véhicule qu’on classe dans cette catégorie fourre-tout des multisegments, faute de mieux. Parce qu’il ne prétend aucunement jouer au tout-terrain, le Flex est campé plus bas que ses rivaux américains ou japonais, et plus agile et stable d’autant. Et il se révèle au moins aussi spacieux, confortable et polyvalent pour ses six ou sept passagers, selon qu’on choisisse un modèle doté ou pas de sièges individuels en deuxième rangée.

Les Flex les plus accessibles sont les SE à roues avant motrices, tandis que les SEL et Limited sont également offerts avec rouage intégral. Tous partagent un V6 atmosphérique de 3,5 litres et 262 chevaux. Et tous partagent les vertus fondamentales de cette série : espace, aplomb, confort, polyvalence et sécurité, à des niveaux croissants de luxe et d’équipement.

Cela dit, les performances, l’équilibre et le plaisir de conduite sont en hausse très nette avec le moteur EcoBoost, en option sur le modèle Limited et de série sur la version Titane, lancée l’an dernier. Il s’agit d’un V6 de 3,5 litres à double arbre à cames en tête et double turbo qui produit 355 chevaux à 5 700 tr/min et un couple de 350 lb-pi dès 1 500 tr/min. Le Flex Limited Ecoboost boucle le 0-100 km/h en 6,95 secondes alors qu’un SEL à rouage intégral y met 9,25 secondes.

Le plus agréable est de goûter la souplesse exceptionnelle de ce moteur en conduite normale. Surtout qu’il est servi à merveille par une boîte automatique à 6 rapports impeccablement douce et précise, qui se révèle tout aussi efficace avec le V6 atmosphérique. Et le plus étonnant est de comparer les cotes de consommation des deux moteurs avec le rouage intégral : le V6 turbo est moins gourmand en ville, soit 13,1 L/100 km contre 13,4, tandis que le V6 atmosphérique se limite à 9,0 L/100 km sur la route contre 9,1 pour l’Ecoboost. Pourquoi s’en priver, effectivement, si ce n’est qu’il lui faut de l’essence super pour livrer toute sa puissance. Les Flex à deux roues motrices sont les plus raisonnables avec leurs cotes de 12,8 et 8,4 L/100 km. Nous avons mesuré une consommation de 11,3 L/100 km en conduite normale et surtout urbaine dans un Flex à moteur Ecoboost. Pas mal du tout.

Pourquoi pas?

La version Titane (Titanium sur la carrosserie) s’est imposée au sommet de la série l’an dernier. Elle se reconnaît au nom FLEX épelé en grosses lettres sur le capot et à des jantes d’alliage de 20 pouces chaussées de pneus de taille 255/55. Le confort de roulement est très correct, la suspension bien amortie et juste assez ferme. L’équipement est généreux, mais on peut encore y ajouter le stationnement automatique (étonnamment facile et efficace), une console réfrigérée, une chaîne DVD pour l’arrière, une troisième banquette qui s’escamote par moteur électrique et un toit panoramique.

Un Flex Titane n’a évidemment pas le prestige ou le luxe d’un Audi Q7 3.0 Sport ou d’un Mercedes-Benz GL 450, mais il est aussi performant et consomme moins que le GL, et se montre plus frugal que le Q7 qu’il déclasse en accélération. C’est un sept places, comme les deux autres, mais son volume intérieur est supérieur. Et il est aussi solide que ces Allemands en conduite et en sécurité. Tout ça pour 20 000 $ de moins que le Q7 et 30 000 $ de mieux que le GL. La garantie de son groupe propulseur est meilleure, mais sa garantie de base plus courte. Pour ça, il y a toujours le Lincoln MKT qui partage la même plate-forme et le moteur EcoBoost avec une année de garantie additionnelle.

Pour tout dire, le Flex est un pied de nez réjouissant à ces aristocrates pour l’acheteur pragmatique qui recherche malgré tout l’originalité et sait conjuguer audace certaine et bon sens de l’humour. Le Flex n’est certainement pas pour tout le monde, mais ceux qui se laissent tenter l’apprécient sans réserve. Les sondages le disent. Surtout s’ils ont eu les moyens de s’offrir les modèles équipés du superbe V6 EcoBoost.

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