Hyundai Genesis Coupe 2012: Sans passion

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Il est étrange de constater que la berline Genesis, toute placide de comportement et d’esthétisme, a remporté le titre de voiture de l’année 2009 offert par l’Association des Journalistes Automobiles Canadiens, alors que la sportive qui porte le nom de Genesis Coupe, malgré un comportement plus affirmé et une ligne d’enfer, est carrément passée dans le beurre!
C’est que la première profite d’un équilibre général assez exceptionnel et que la seconde, malgré le même nom, est plus… disons… ordinaire. Précisons d’entrée de jeu que si la Genesis et la Genesis Coupe partagent un nom, c’est que le châssis du coupé est élaboré à partir de celui de la berline qui, pour l’occasion, a été raccourci de 115 mm. Mais comme il y a autant de différence entre les deux modèles qu’entre Justin Beiber et le cardinal Turcotte, Hyundai aurait très bien pu donner un nom différent à son coupé sport.

S’il y a une chose sur laquelle il est facile de s’entendre, c’est sur la beauté des lignes de ce coupé. Même un ami, qui n’est attiré que par les Challenger et Charger de la belle époque, lui a trouvé un charme indéniable. Il ne s’était assurément pas approché suffisamment pour découvrir la peinture très pelure d’orange et les interstices entre les panneaux pas toujours égaux de notre modèle d’essai… Bien entendu, une telle ligne se paie par une visibilité arrière de type %$#*@& quand vient le temps de reculer et d’un coffre au seuil élevé et dont la profondeur manque cruellement. Et il ne faudrait surtout pas oublier de mentionner que les places arrière sont destinées à des enfants. Il faut toutefois avouer que nous avons déjà vu bien pire ailleurs.

En attendant LE moteur

Qui dit « coupé sport » dit « moteurs performants ». Et ce ne sont pas les chevaux qui manquent dans la Genesis Coupe. Le moteur de base, un quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé, propose 210 chevaux, ce qui est suffisant pour mener la voiture à 100 km/h en 8,0 secondes pile. Cependant, les chiffres ne disent pas tout. Par exemple, ils se taisent sur le délai de réponse du turbo qui, en plus, ne s’éclate qu’à partir de 3 500 tours/minute. Ils ne disent pas non plus que ce quatre cylindres en accélération émet une sonorité bien peu sportive.

Alors, me demandez-vous non sans justesse, pourquoi ne pas opter pour le V6 de 3,8 litres? Dans le courant de l’année, Hyundai devrait présenter une nouvelle génération de ce moteur. Il sera dorénavant doté de l’injection directe et commandera une écurie de 333 chevaux, tout comme dans la version berline. Nul doute qu’il fera rapidement oublier le 3,8 actuel et ses 306 chevaux qui, même s’il offre des performances très relevées, n’est pas particulièrement sportif. Souhaitons aussi que les ingénieurs de Hyundai puissent réduire un peu son poids. Présentement, il ajoute 45 kilos par rapport au 2,0 litres sur le train avant, ce qui paraît en conduite très sportive.

Ces deux moteurs s’arriment d’office à une manuelle à six rapports qui, elle non plus, n’est pas exempte de péchés. La course de son levier est courte, mais elle demande un tel synchronisme entre la main droite et le pied gauche qu’il arrive souvent qu’elle accroche. On retrouve aussi une automatique à cinq rapports pour le 2,0 litres turbo et une à six rapports avec le 3,8. Les rumeurs les plus folles parlent d’une boîte automatique à huit rapports et, ô douce euphorie, d’un rouage intégral.

Vivement la GT

Malgré le regard plus négatif que positif que nous avons porté sur la Genesis Coupe jusqu’à présent, tout n’est pas sombre. Les suspensions ne sont pas trop dures et font preuve d’un bon compromis entre sportivité et confort, ce qui est apprécié les 350 jours de l’année où on ne tente pas de se prendre pour Andrew Ranger. La direction est précise et les freins puissants. À noter que les modèles GT – Hyundai a eu la bonne idée d’offrir cet ensemble autant pour le 2,0 litres que pour le 3,8 – profitent de plusieurs éléments rehaussant le caractère sportif de la voiture : suspensions plus fermes, barre antirapprochement sous le capot, pneus 19 pouces au lieu de 18 au profil plus bas et à la semelle plus agressive et freins Brembo à quatre pistons. Ainsi équipée, la Genesis Coupe peut tenir son bout sur une piste de course. Cependant, il ne faut pas se méprendre. Il ne s’agit pas d’une voiture sport pour autant. Il suffit de piloter agressivement une Mazda RX-8 ou une Nissan 370Z pour s’en rendre compte. D’ailleurs, lors d’un match comparatif tenu dans le Guide de l’auto 2009, la Genesis Coupe était arrivée derrière ces deux sportives. Lors d’un essai d’une 2,0T sur une route bosselée, la liaison au sol était problématique, les pneus manquant facilement d’adhérence. Et comme les systèmes de contrôle intervenaient au moindre soupçon, le moteur coupait à tout moment.

Au moment d’écrire ces lignes (été 2011), la Genesis Coupe nous laisse sur notre appétit. Son comportement routier est correct, mais elle n’aime pas trop se faire brasser. Pourtant, le message qu’envoie sa carrosserie est tout autre. Il y a cependant fort à parier que les améliorations que s’apprête à apporter Hyundai à son coupé sportif l’amèneront à un niveau supérieur. Nous ne demandons qu’à revoir notre jugement!

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