Lincoln MKZ 2012: Dans la bonne voie

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Lorsque la compagnie Ford a décidé de revigorer sa division Lincoln, la MKZ a été l'un des premiers véhicules à annoncer les couleurs de la nouvelle philosophie de la marque. À vrai dire, il s’agissait presque d’un modèle expérimental.
Elle a débuté sa carrière en tant que Lincoln Zephyr avant de devenir la MKZ, afin de respecter la nouvelle nomenclature du constructeur. Puis, pendant trois années, cette berline intermédiaire a connu de nombreuses modifications, tant au chapitre de sa mécanique que de sa présentation. Le plus important changement visuel était cette grille de calandre qui rappelle les modèles MKT et MKS.

Parmi les autres améliorations apportées au fil des ans, on se doit de souligner un rayon de braquage beaucoup plus court, qui améliore substantiellement sa manœuvrabilité. Les matériaux de l'habitacle ont eux aussi été bonifiés de façon remarquable. Et on a fait beaucoup pour dissocier cette Lincoln de la Ford Fusion dont elle est dérivée.

Un luxe authentique

Si, pendant des années, les voitures des divisions plus luxueuses des constructeurs américains n'arrivaient pas à se tailler une place intéressante sur ce marché pourtant lucratif, c'est que les responsables de l'habitacle ne comprenaient pas que les acheteurs potentiels voulaient autre chose qu'une automobile déguisée en voiture de luxe. Trop souvent, on se contentait de quelques modifications, de moquettes plus épaisses et de sièges plus moelleux pour tenter de convaincre les gens qu'une Lincoln, par exemple, était supérieure à la Ford dont elle était dérivée.

Les choses ont dramatiquement changé et cette MKZ en est un bel exemple. Non seulement la qualité de l'assemblage est égale ou même supérieure à ce que la concurrence nipponne ou germanique nous offre, mais le design est typiquement américain. Et je suis loin de m'en plaindre : l'originalité et l'authenticité sont des éléments que l'on se doit d’apprécier. De plus, chez Ford comme chez Lincoln, on a réussi à développer des matériaux qui sont relativement économiques à produire, mais qui donnent l'impression d’être de vraies matières haut de gamme.

Il faut également mentionner que le tableau de bord est de consultation facile, que les commandes sont aisément accessibles et que le vaste cadran à affichage par diodes électroluminescentes est d’une parfaite grandeur. Quant aux graphiques utilisés autant pour les informations que pour la navigation par satellite, ils se décryptent facilement. Bien entendu, le système de reconnaissance vocale Sync est de la partie, et avec un peu d'habitude, on réalise qu'on peut difficilement s'en passer. Par contre, sachez qu'il faut passer par une période d'apprentissage qui risque d'en frustrer plusieurs.

Les sièges avant sont confortables, mais ils pourraient offrir un peu plus de support latéral. Quant à la banquette arrière, son assise est assez longue pour permettre aux gens de grande taille de s’y trouver à l'aise, bien que le dégagement pour les jambes reste plutôt limité.

Plus que du luxe

Même si certains reprochent à la MKZ d’être moins compétitive que certains modèles de la concurrence, force est d'admettre qu'il s'agit d'un véhicule doté de caractéristiques routières intéressantes. Il est faux de croire que les voitures de luxe nord-américaines se contentent d'une cabine luxueuse tout en restant en retrait par rapport aux voitures japonaises quant à la tenue de route et à la conduite.

Tout comme la Ford Fusion dont elle est dérivée, la MKZ associe une suspension confortable à une tenue de route équilibrée. Le moteur V6 de 3,5 litres de la version régulière accomplit de l'excellent travail et oeuvre de concert avec une transmission automatique à six rapports qui fait la barbe à celles proposées sur des modèles concurrents. La transmission intégrale, elle aussi fort efficace, est optionnelle.

Depuis l'automne dernier, il est possible d’obtenir une version hybride de ce même modèle. Cette fois, ce n'est pas un moteur V6 qui ronronne sous le capot, mais un 4 cylindres de 2,5 litres de cycle Atkinson, associé à un moteur électrique, le tout produisant au total 191 chevaux. Il est important de souligner que ce groupe propulseur hybride, le même que celui proposé par la Ford Fusion, est l'un des meilleurs sur le marché en raison de sa souplesse d'opération, de sa facilité à rouler uniquement en mode électrique et de son comportement routier général. En fait, il est difficile de différencier les deux modèles au niveau de la conduite, si ce n’est que de la consommation de carburant inférieure à 6 litres aux 100 km, de l'arrêt du moteur lorsque la voiture est immobilisée et des cadrans indicateurs appropriés pour une voiture hybride.

Malgré toutes ces qualités, le public semble peu s’intéresser à ce modèle, même en version hybride. Les acheteurs de ce type de voitures préfèrent opter pour des modèles dont la silhouette indique à leur entourage qu'il s’agit d’une voiture plus écologique. Ce n’est pas le cas de la MKZ dont l’apparence extérieure est en tout point semblable à la version dotée du moteur traditionnel. Malgré tout, cette berline intermédiaire mérite d'être sur la liste des personnes intéressées par cette catégorie de voitures et de prix.

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