Jaguar XF 2012: Un pas dans la bonne direction
Jaguar semble décidément se chercher depuis les 20 dernières années. La compagnie affiche des chiffres de vente décevants, particulièrement au Québec, et le constructeur n’a toujours pas réussi à rajeunir son image et sa clientèle. Sous le joug du constructeur indien Tata depuis sa vente par Ford, les dirigeants croient fermement que Jaguar a maintenant les moyens de renverser la vapeur et de redorer son blason. La meilleure façon d’y arriver, c’est par l’offre de produits attrayants et la XF est sans doute celle qui représente le mieux les nouvelles aspirations du constructeur.
Introduite en 2008 et succédant à la Jaguar S-Type, la XF marque une certaine rupture avec le passé et c’est tant mieux. Jaguar ne peut plus se permettre d’être un souvenir d’antan et doit plaire à une nouvelle génération. Afin d’y arriver, la XF offre tout d’abord un style beaucoup plus moderne dont la griffe porte la signature du designer Ian Callum, le même qui nous a présenté la magnifique XK. Il faut avouer que le tout est réussi. La voiture offre un design moins classique, plus dynamique et surtout, très actuel. Pour 2012, on note quelques améliorations cosmétiques. On a ajouté deux bandes de lumière de type DEL qui font office de phares de jours alors que la grille est encastrée un peu plus profondément dans la carrosserie. Le fascia comporte aussi quelques changements, notamment un séparateur en chrome encastré dans les prises d’air.
À l’arrière, on constate également quelques modifications. Les feux utilisent maintenant des bandes DEL alors que les échappements sont maintenant plus rectangulaires. La bande chromée qui traverse la voiture est aussi un peu plus fine pour 2012. Voilà des changements subtils, mais qui donnent un peu plus de maturité à la voiture.
Puissante et surpuissante
Sous le capot, la XF hérite de série d’un moteur V8 de 5,0 litres d’une puissance de 385 chevaux. Ce moteur transmet son couple aux roues arrière grâce à l’excellente boîte automatique à six rapports ZF. Il y a là amplement de puissance pour cette berline sport qui affiche un poids minimal grâce à sa carrosserie entièrement composée d’aluminium, un élément unique à la XF dans son créneau. Le 0-100 km/h se boucle en quelque 5,7 secondes, soit un temps plus qu’acceptable.
Les amateurs de sportivité peuvent se tourner vers la seconde version, la XFR, un peu plus bestiale, autant en termes de performance que de style. Elle dispose du même moteur V8 de 5,0 litres, mais cette fois, les ingénieurs lui ont greffé un compresseur volumétrique, ce qui porte sa puissance à 510 chevaux. Cet avantage de 125 chevaux sur la version régulière permet de retrancher près d’une seconde au 0-100/km, mais c’est surtout le couple supplémentaire qui rend la voiture intéressante, particulièrement lors des manœuvres de dépassement. La XFR n’intéresse pas qu’en raison de ses performances plus vigoureuses, mais son style, également retravaillé en 2012, vaut à lui seul la facture supplémentaire. Difficile ne pas apprécier la prestance plus marquée de cette « R », avec son carénage frontal plus agressif et ses jantes uniques. Au chapitre du style, cette dernière rivalise sans gêne avec les BMW Série5, Mercedes-Benz Classe E ou Audi A6 de ce monde.
Des nouveautés… pour d’autres marchés
La XF dispose de quelques nouveautés technologiques cette année, notamment un moteur diesel turbocompressé de 2,2 litres, une transmission à huit rapports ainsi qu’un système « Start and Stop », qui améliorent tous la consommation de la voiture. Malheureusement pour nous, ces éléments ne seront pas proposés en Amérique du Nord. On demeure tributaires des États-Unis dans ce genre de décision.
L’autre facteur qui n’aide pas la cause de la XF est l’absence d’un rouage intégral, peu importe la version. Ce type de motorisation représente un fort pourcentage des ventes des modèles concurrents et Jaguar ne peut passer à côté de cette tendance. Le constructeur le sait et c’est pourquoi on travaille présentement sur le dossier. Il est donc plus que probable que d’ici deux ans, la traction intégrale se retrouve au menu de la XF et des autres produits du constructeur.
À l’intérieur, les designers ont aussi apporté une touche de modernisme. Exit les boiseries et le style classique, le tout est beaucoup plus actuel en raison de l’utilisation de matériaux plus contemporains, comme les garnitures en aluminium brossé. Pour 2012, on retrouve de nouveaux sièges plus confortables, alors que l’instrumentation entièrement numérique reçoit un nouvel écran couleur qui affiche les différentes informations de l’ordinateur de bord. On apprécie aussi le bouton de démarrage situé sur la console centrale, tout comme le sélecteur de la transmission en métal massif et rond, qui se déploie de la console une fois le moteur lancé.
Pas facile de rivaliser dans le créneau des voitures de luxe. Plusieurs constructeurs traditionnels tentent de s’y frayer un chemin, mais il faut beaucoup plus qu’une voiture pour y arriver. Dans le cas de Jaguar, le constructeur jouit d’un avantage indéniable avec un nom qui évoque déjà le prestige en raison de son riche passé. Il ne lui reste qu’à se moderniser et la XF est un pas dans la bonne direction.
