Piston et Bigoudi essaient la Chrysler 300C 2011

Le principe de la chronique Pistons et Bigoudis est fort simple: nous prêtons un véhicule de presse à un couple qui, pendant deux semaines, en fait extensivement l’essai. Les deux participants ont une consigne à respecter : noter toutes leurs impressions, bonnes ou mauvaises.

Ces « j’aime » et « je n’aime pas », chaque essayeur doit les garder pour lui-même, question de ne pas dénaturer l’expérience de l’autre. Pas facile, nous dit-on…

Ce mois-ci, Patricia Lecuyer et Ivan Provost essaient la voiture de leur premier rendez-vous galant. En effet, en juin 2005 ils s'étaient promenés à bord de la nouvelle Chrysler 300C d'alors. Six ans plus tard, le couple renoue, pour le compte du Guide de l’Auto, avec la berline américaine.

La Chrysler 300C 2011 essayée était équipée du V8 de 5,7 litres (pour 363 chevaux), de la boîte automatique cinq rapports et de la traction intégrale. Prix d’étiquette : 46 520$ (avec le toit panoramique, le volant chauffant, l’assistance au recul et le régulateur de vitesse intelligent), excluant les frais de transport et les taxes. Notez que la variante de base de la Chrysler 300 (moteur V6) débute sous les 33 000$.

Voici ce qu’ils en ont dit.

Bigoudis

Nom : Patricia Lecuyer
Résidence : Laurentides
Âge : 37 ans
Métier : enseignante au secondaire
Au quotidien : Mercedes-Benz R350 2007

Tout d’abord, laissons Patricia raconter son premier rendez-vous avec Ivan… C’était en juin 2005. Ivan s’y était présenté à bord de la toute nouvelle Chrysler 300C, celle-là même dessinée par le Haïtien-Montréalais Ralph Gilles. « Ivan m'avait amenée dans des lieux peu achalandés pour pouvoir... pousser la voiture. Le paysage était magnifique, tout comme le conducteur d'ailleurs! La balade m'avait charmée. » Ça a marché, de toute évidence!

Patricia Lecuyer a pris le volant de la Chrysler 300C de nouvelle génération et a d’abord lancé : « Waow, c’est une belle voiture. » Et tout de suite après… « J'aimais mieux le 'look' de l'ancienne, mais de toute façon elle n’est pas mon genre, elle fait trop ‘char de pimp’. Pour près de 50 000$, j’achèterais autre chose, une BMW, par exemple. »

"Ce n'est pas une cinq places, ça"

Puis, notre essayeuse a catégoriquement décrété : « Ce n’est pas une voiture cinq places, ça; c’est une grosse deux places avec une banquette arrière. Pour la famille que nous sommes, avec nos deux filles Béatrice et Mathilde, c’est trop restreint. Même derrière mon siège, les enfants s’installent difficilement. » Comme on le verra plus loin, c’est encore pire derrière le siège de son conjoint…

Par contre, Patricia n’a que des éloges pour le confort des sièges avant. « On fait beaucoup de route et je suis rarement confortable dans une voiture. Cette fois, c’était parfait, même que c’était une coche au-dessus de la moyenne. » Difficile cependant pour cette 5,6 pieds de rejoindre la poignée intérieure de la portière : « Ça n’a pas d’allure, il faut que je débarque du char pour refermer la porte! » Et la haute ceinture de caisse, qui se traduit par une mince fenestration, lui a donné l’impression d’être assise trop basse.

Comme dans une Batmobile

Malgré le levier de vitesse « une espèce de manche lette, » le design de l’habitacle l'a impressionnée : « Tout est super techno, on dirait l’intérieur d’une Batmobile. L'écran que l’on ‘pitonne’ comme si on était caissier chez McDo est génial et il est facile à manipuler. » Tout n’est pas aussi simple, cependant : « Je n’aime pas ‘gosser’, alors je n’ai pas cherché à percer le mystère du régulateur de vitesse. »

Certains gadgets ont obtenu sa faveur : « Comme le porte-gobelet qui garde froid ou chaud; ce n’est pas nécessaire, mais c’est donc ben l’fun! Même chose pour la caméra et les capteurs de recul qui m’indiquent qu’il y a un obstacle qui se rapproche. »

Juste pour faire sa "Gigi"

Et la conduite? « J’ai adoré. La tenue est stable, on ne sent pas de déportation dans les courbes. Et la puissance : je suis du genre à vouloir avoir confiance en ma voiture et avec elle, je savais que je pouvais dépasser sans misère. » Reste que Patricia dit ne pas avoir multiplié les occasions pour sauter dans la bagnole. « Je n’étais pas portée à aller me promener, sauf quand il faisait beau, que je pouvais rouler fenêtres et toit ouverts, avec la grosse musique qui résonnait. Ce que je pouvais alors faire ma Gigi… »

Piston

Nom : Ivan Provost
Résidence : Laurentides
Âge : 37 ans
Métier : fonctionnaire fédéral
Au Quotidien : Volvo V70 2002

Pour Ivan Provost, la nouvelle génération de Chrysler 300 est plus classique, décidément plus conservatrice que l’ancienne. « Elle fait moins mafioso. Personnellement, je la trouve très belle, avec ses phares au xénon et ses grosses jantes. »

Par contre, apprivoiser l’habitacle et ses équipements n’est pas pour tout le monde : « Il y a beaucoup trop de pitons : sur le volant, derrière le volant, à l’écran central, au plafond… Les premiers instants à bord, on les passe à se demander : OK, je commence par où? » Par ailleurs, impossible de lire ce qui se trouve à l'écran de bord lorsque le soleil y plonge. Cet ordinateur contrôle pourtant pas mal de choses, à commencer par le système audio…

Aussi : « Tout l’électronique est moyennement ‘user friendly’, notamment le régulateur de vitesse intelligent (NDLR : qui permet de conserver une distance prédéterminée avec le véhicule devant). Son utilisation demande une attention qu’on ne porte alors malheureusement plus sur la conduite. » Bref: « Je me mets dans la peau de mon père ou de ma mère et je suis certain qu'ils ne profiteraient que du tiers de tout ce que la voiture peut faire. »

Pas de position

À première vue, l’habitacle de la Chrysler 300C a paru très luxueux à notre essayeur. Mais : « La deuxième impression en est une de 'cheap' tant à la vue qu’au toucher, avec ses plastiques noirs et son faux aluminium. » Surtout, Ivan n’a jamais pu trouver une position de conduite confortable et sécuritaire. Faut-il souligner que notre essayeur fait 6,9 pieds! À bord de la berline américaine, il a dû reculer son siège jusque derrière le pilier B et incliner substantiellement son dossier afin de se dégager suffisamment d’espace à la tête. Mais dans cette position, impossible de faire tenir l’une de ses filles derrière lui, sur la banquette arrière. Il en a été quitte pour conduire les genoux engoncés dans le volant.

Ça se déplace!

Côté comportement, Ivan s’est dit étonné : « Ça se déplace bien, pour un tel format. Le rapport poids/puissance est très bien, on ne sent aucune hésitation dans les dépassements. Le freinage est adéquat, la suspension tient bien en virage et la traction intégrale fait du bon boulot – je l’ai testée avec deux pneus dans le gravier et le véhicule est resté bien en contrôle. »

Notre essayeur a également apprécié que les sièges avant puissent chauffer… et ventiler. Il louange également le système qui illumine un avertissement dans les miroirs latéraux lorsqu’une voiture entre dans l’angle mort.

S’il avait pu trouver une position de conduite confortable et de l’espace intérieur pour toute la famille, est-ce qu’Ivan aurait suffisamment apprécié la voiture de ses premiers amours avec Patricia pour en faire l’acquisition? « Non, pour ce prix-là, j’investirais ailleurs que dans de l’Américain. Ceci dit, même si je n’achèterais pas la Chrysler 300C, je sais qu'il y a bien pire comme voiture… »

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