Bye, bye pneus d'hiver!

Bah, ils sont presque finis, ces pneus d’hiver. Pourquoi ne pas les conserver tout l’été, question d’épargner son portefeuille? Erreur : un pneu d’hiver en été, ça n’a pas sa place. Voici pourquoi.

Avec l’obligation des pneus d’hiver au Québec depuis 2008, plusieurs conducteurs, par souci d’économie, sont tentés de rouler tout l’été sur de telles gommes. Pourtant, tous les tests effectués par des organismes publics ou privés l’ont prouvé, ce genre d’économies peut être très dangereux!

Des tests, menés par CAA-Québec se sont déroulés au centre de PMG Technologies de Blainville, là où l’on ‘crashe’ des véhicules en tous les sens. Ce jour-là, il faisait beau, mais pas très chaud : à peine 20 degrés, alors qu’on sait que le mercure peut grimper pas mal plus en plein mois de juillet et d’août. CAA-Québec dit d’ailleurs que les résultats obtenus auraient été encore plus marqués si la température extérieure avait été plus élevée.

Au programme : une voiture, une piste sèche et une autre mouillée, un seul conducteur. Et, évidemment, deux ensembles de pneus, de cotes de vitesse identiques et gonflés à la pression recommandée par le fabricant. Quelques moments plus tard, on allait découvrir que de rouler des pneus d’hiver en été, ça vous met rapidement dans de fâcheuses positions.

20 mètres de plus pour s’immobiliser

Le test d’évitement, d’abord. Sur pavé sec, les pneus quatre-saisons ont tenu le coup même lorsque la manœuvre a été accomplie à 85km/h. À pareille vitesse cependant, les pneus d’hiver ont provoqué une perte de contrôle. Déjà qu’ils avaient commencé à faire sentir de l’instabilité à 50km/h…

Sans surprise, les limites sont arrivées plus rapidement sur pavé mouillé et ce, pour les deux types de pneus. Dès 50km/h, les pneus d’hiver se sont montrés instables. Les pneus quatre-saisons, eux, ont profité d’une marge de manœuvre jusqu’à 75km/h.

Au test de freinage, les pneus d’hiver ont là encore prouvé qu’ils ne font pas bon ménage avec le bouillant bitume. Sur pavé sec et à des vitesses variant entre 50 et 100km/h, ils ont mis en moyenne 10% plus de distance pour s’immobiliser complètement, versus les pneus quatre-saisons.

Sur pavé mouillé, ce fut encore pire : à 100km/h, les pneus d’hiver ont exigé jusqu’à 20 mètres de plus que les pneus quatre-saisons avant d’en arriver à un arrêt complet, soit un quart plus de distance.

Retirer ses pneus d’hiver : plus tôt que tard

Distances de freinage plus grandes, manœuvres d’évitement plus difficiles, pertes de contrôle qui surviennent plus tôt… Est-ce qu’on vous a convaincus que les pneus d’hiver représentent un danger lorsqu’utilisés l’été?  Non?

Alors, un dernier argument : de par leur composition, les pneus d’hiver se débarrassent moins bien de la chaleur que les pneus quatre-saisons. La pression y grimpe donc davantage avec, pour conséquence, des risques d’éclatement plus importants.  Et quand ça éclate, un pneu, ça ne fait jamais de bien.

C’est pourquoi il est recommandé de retirer ses pneus d’hiver plut tôt que tard à l’approche du réchauffement printanier, surtout si ces pneumatiques ont encore suffisamment de profondeur de semelle pour la prochaine saison froide. En effet, ils ont coûté la peau des fesses, ces pneus et il ne faudrait pas trop étirer leur sauce, sinon on risque de sensiblement en réduire la durée de vie.

Au passage, sachez que CAA-Québec ne recommande pas d’entamer un  hiver avec des pneus dont la semelle fait moins de 6/32 de pouce. Ceci dit, la marque légale indiquant qu’un pneu est « fini » est de 2/32 de pouce. Un pneu d’hiver neuf dispose généralement d’une semelle de 13 ou 14/32 de pouce.

Le mercure joue au yoyo? Vérifiez!

Un point qu’on ne répétera jamais assez : les variations du mercure influencent la pression des pneus et, par conséquent, la consommation d’essence. A-t-on besoin de rappeler qu’un pneu sous-gonflé entraîne une consommation superflue de carburant, n’offre pas la tenue de route optimale et s’use prématurément?

Voilà autant de raisons pour que, lorsque Mère Nature souffle le chaud puis le froid, on vérifie régulièrement la pression de ses pneumatiques – et qu’on la corrige lorsqu’elle ne respecte pas le niveau recommandé par le fabricant.

À ce dernier effet, consultez l’étiquette généralement apposée sur le cadre de la portière du conducteur (ou parfois à l’endos du volet du bouchon d’essence) pour connaître la pression de gonflage recommandée.

L’ABC du pneu d’hiver bien entreposé

Un dernier point : une fois retirés, les pneus d’hiver doivent être entreposés dans un endroit sec et frais, à l’abri de la chaleur du soleil et des sources électriques. Si les pneus sont laissés sur leurs jantes, on amène chacun à une vingtaine de livres de pression et on les place en position couchée, les uns sur les autres.  Attention : une pile de quatre pneus (pas plus) ne doit pas servir d’étagère. Et cette pile devrait être le plus possible à niveau.

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