Mercedes-Benz Classe R 2011: Tempête dans un verre d'eau… vide

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2011

Il y a de ces moments dans la vie où le bonheur des uns, à défaut de rendre les autres heureux, les laisse perplexes. Prenez, par exemple, la toute nouvelle génération du Mercedes-Benz Classe R.  Qui dit nouvelle génération, dit nouveau châssis, nouvelle mécanique et lignes inédites. Pourtant, Mercedes-Benz, dans un excès d’enthousiasme incroyable, et surprenant de la part de ce constructeur somme toute sérieux, nous présente sa nouvelle génération de véhicules et celle-ci se résume à une partie avant redessinée (et ma foi bien réussie), des rétroviseurs modernisés, de nouvelles jantes, une partie arrière subtilement remaniée et… et rien d’autre, finalement.

Le Classe R promène sa carrosserie pour le moins différente depuis 2006. On ne peut pas vraiment dire qu’on s’est habitué à ses lignes… car on n’en voit tellement peu sur nos routes ! Il faut dire que son prix, mais aussi son gabarit, n’en n’ont jamais fait un modèle de ventes. Au moins, depuis cette année, on a revu l’esthétisme du véhicule tout en respectant l’approche de Mercedes-Benz, ce qui pourrait lui amener quelques nouveaux propriétaires. À notre avis, au moins deux ou trois…

Statu quo mécanique

À cause, sans doute, des nombreux bouleversements qu’a connus le Classe R cette année, on a eu la bonne idée de ne pas toucher à la mécanique. Ça aurait pu mêler les gens… Donc, on retrouve le R350 mû par un V6 de 3,5 litres dont la puissance est un peu faible pour un véhicule de près de 2 200 kilos appelé à transporter six ou sept adultes selon la version. Nous lui préférons, de loin, le moteur diesel du R350 Bluetec. D’ailleurs, au moins 75 % des Canadiens (et je soupçonne les Québécois d’y être pour beaucoup!) achètent un diesel quand il est proposé par rapport à un modèle à essence. Malgré le « 350 » de sa dénomination, il s’agit d’un V6 de 3,0 litres. Souple, économe de carburant (il consomme beaucoup moins que son équivalent à essence) et propre, il autorise des performances très correctes.  En plus, il possède une meilleure autonomie, ce qui signifie que les arrêts à la pompe seront moins nombreux et, avec un peu de volonté de la part des pétrolières, coûteront moins cher qu’avec de l’essence. Enfin, soulignons que même si les données techniques de ce moteur n’ont pas changé d’une décimale, les ingénieurs ont revu certains paramètres pour diminuer davantage sa consommation.

Une transmission automatique à sept rapports ultra compétente transfère le couple aux quatre roues grâce au système 4Matic, reconnu comme étant l’un des plus performants sur le marché.  Tout est donc en place pour obtenir un véhicule aux prétentions sportives ou, à tout le moins, affichant un certain dynamisme.
D’autant plus que la Classe R est bâtie sur le châssis, modifié, il va de soi, de la Classe ML. Cependant, la direction trop assistée et vague, ainsi que les suspensions définitivement axées vers le confort nous fait rapidement réaliser qu’il n’en n’est rien. Le Classe R est un gros bateau, comme les Américains les aiment !

Espace, confort et luxe

Ce qui retient surtout l’attention des amateurs du genre se trouve davantage dans
l’habitacle que sous le capot. De ce côté, personne ne sera déçu. Dès qu’on ouvre les larges portières, on retrouve l’ambiance, la qualité et le design Mercedes-Benz, c’est-à-dire, du haut de gamme. L’habitacle est aussi vaste qu’une église, ce qui n’a rien de surprenant compte tenu des dimensions extérieures. La position de conduite est haute, ce qui plait toujours à une certaine clientèle, mais la visibilité, surtout vers les trois-quarts arrière n’est pas extraordinaire.

Le confort est garanti, autant par les sièges que par les suspensions. Même les gens prenant place sur la deuxième rangée n’auront pas à se plaindre. Elle est composée de deux baquets et d’un siège central amovible. Comme sur à peu près tous les véhicules offrant trois rangées de sièges, la dernière n’est pas particulièrement invitante. Pourtant, l’espace dévolu aux jambes et à la tête n’est pas mal du tout, même si les trous et les bosses sont nettement plus ressentis qu’à l’avant.  Une fois les dossiers des sièges des deux rangées postérieures rabattus, on se retrouve devant une avalanche de litres cubes. Avertissons tout de suite ceux qui seraient intéressés à acheter le Classe R, qu’il serait préférable pour eux de s’évader à l’étranger à l’approche du premier juillet. Sinon, ils seront assaillis de toutes parts par une foule de nouveaux amis ! Bien entendu, Mercedes-Benz rime avec sécurité et le Classe R ne fait pas exception. On retrouve six coussins gonflables, ce qui n’est plus très impressionnant aujourd’hui, surtout de la part d’une Mercedes. Ce véhicule propose une quantité impressionnante d’aides électroniques à la conduite qui ont pour mandat d’éviter un accident. Si toutefois, l’inévitable devait se produire, la solidité du châssis et les nombreux éléments de sécurité passive, jumelés aux six coussins, devraient réduire les dégâts au maximum.

Il serait surprenant que le Mercedes-Benz Classe R connaisse cette année une augmentation exponentielle de ses ventes, puisque les modifications sont trop modestes. Peu importe, ce n’est pas l’Amérique qui intéresse Mercedes. La Chine est, depuis peu, le meilleur marché de la Classe R. Alors ce qu’on en pense, ici, au Québec…

Feu vert

Habitacle douillet
Matériaux de qualité
Prix plus réaliste qu’avant
Moteur diesel recommandé
Rouage 4Matic compétent

Feu rouge

Changements trop
peu importants
Ligne encore surprenante
Dimensions de paquebot
Moteur à essence un peu juste
Conduite peu inspirée

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