Jeep Liberty, maintenant cloné !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Rien de plus facile que de rédiger un article tout de suite après avoir passé plusieurs heures au volant d’un véhicule. Cependant, il arrive que l’on ait à écrire sur un produit pour lequel nous n’avons que très peu d’informations. C’est le cas du nouveau Liberty qui, malheureusement, sera présenté à la presse canadienne seulement trois semaines après la date de tombée de cet ouvrage. Aussi, j’ai tenté, dans la mesure du possible, de recueillir auprès des responsables des relations publiques de Chrysler, un maximum d’informations.

D’entrée de jeu, il est de mon devoir de vous dire que ce véhicule est tiré du Dodge Nitro qui a été lancé l’an dernier. L’évolution du bien-aimé Liberty n’est donc pas authentique mais constitue plutôt le clone d’un autre véhicule. Cela m’amène à vous recommander immédiatement de vous rendre à la page 244 où se trouve l’évaluation du Dodge Nitro, d’en faire la lecture pour ensuite revenir à ces pages…

Alors, vous comprenez ? De tous les véhicules qui m’ont été donnés d’essayer cette année, le Dodge Nitro figurait dans le top 3 des pires. Finition bâclée, qualité d’assemblage inégale, suspension et sièges inconfortables, consommation élevée, bref trop d’éléments négatifs étaient présents pour garder mon degré d’optimisme à un niveau raisonnable. En apprenant par la suite que le Liberty (un véhicule que j’apprécie depuis son arrivée en 2002) allait pour 2008 être basé sur le Nitro, les deux bras me sont tombés.

Jeep sait vendre !

« Passer du premier au quatrième trio, ça ne se peut pas ! », me disais-je d’un air découragé. Ce faisant, il m’aura fallu longuement réfléchir pour en arriver à une conclusion. D’abord, le Liberty est un nom et un produit déjà bien connu du public, ce qui s’ajoute au fait que Jeep sait vendre des utilitaires sport depuis des lunes. Chez Dodge, ce n’est pas le cas. De plus, les acheteurs de Jeep recherchent ce côté aventurier et coureur des bois, alors que les acheteurs du Nitro penchent plutôt pour son côté macho. Qui plus est, les deux véhicules à priori identiques aux chapitres structurel et mécanique se retrouveront tous les deux dans la même salle d’exposition du concessionnaire. Certains iront vers le Dodge, d’autres iront vers le Jeep, mais il ne risque pas d’y avoir beaucoup de chevauchement de clientèle entre les deux véhicules. C’est du moins ce que pensent les stratèges de Chrysler.

Il me faut admettre qu’à défaut d’apprécier les lignes du Nitro, celles du Liberty me plaisent. Il s’agit toujours d’une boîte carrée ingénieusement décorée, mais le véhicule affiche esthétiquement un meilleur équilibre, ce qui le fait paraître moins grossier. Par ailleurs, sa calandre traditionnelle à sept barres verticales et ses pourtours d’ailes angulaires permettent de l’associer automatiquement aux autres véhicules de la marque. Bref, les stylistes ont su lui donner ce qu’il fallait pour qu’il conserve, du moins en apparence, une saveur typiquement Jeep.

Dans tous ses communiqués, Jeep nous parle de la polyvalence de ce nouvel habitacle et du volume supérieur de chargement disponible. C’est vrai, la banquette arrière est repliable à plat de façon 60/40, tout comme le siège du passager avant. Et oui, l’habitacle est plus grand qu’auparavant, ce qui n’était entre vous et moi pas bien difficile à battre. Toutefois, nulle part on ne mentionne la présence du système Load’n Go offert sur le Nitro, qui permet un chargement plus facile à l’arrière. Pour le reste, l’habitacle du Liberty ne semble se démarquer que par une instrumentation d’apparence différente, une utilisation spécifique des contrastes de couleurs et un toit ouvrant optionnel appelé Sky Slider, qui n’est pas sans rappeler celui qui était proposé sur la défunte Renault 5.

Désolé…

Le Liberty, comme c’était le cas en 2007, ne nous sera présenté pour 2008 qu’avec le satané V6 de 3,7 litres développant 210 chevaux. Comme vous avez pu le lire dans le texte du Nitro, je n’ai que peu de choses positives à dire à son sujet. Il est rugueux, bruyant, très gourmand, ce qui en 2008, me semble simplement inadéquat. En plus, on nous le sert avec une boîte manuelle à six rapports, qui sera sans doute impopulaire, ou une automatique à seulement quatre rapports. Bref, côté motorisation, ce n’est pas le Pérou !
En revanche, il est plus que probable qu’on ajoute d’ici peu au Liberty un deuxième moteur à la gamme. Et non, il ne s’agira pas du V6 de 4,0 litres du Nitro, mais bien du moteur 3,0 litres turbo diesel du Grand Cherokee. Voilà qui serait drôlement mieux !

En conclusion, il faudrait que Chrysler ait peaufiné plusieurs points négatifs du Nitro pour que ce Liberty m’impressionne. On sent que le constructeur a fait tout ce qu’il a pu pour que la saveur Jeep soit au rendez-vous, mais à première vue, on est loin d’une révolution. Et si certains gadgets comme le toit ouvrant Sky Slider et le système d’infodivertissement MyGIG sont intéressants, ils ne peuvent l’être autant que le moteur diesel qui pourrait voir le jour sous son capot. À suivre…

Feu vert

Style réussi, espace intérieur amélioré,
aptitudes hors route,
prix probbablement compétitif

Feu rouge

Moteur V6 décevant, assemblage et finition (voir Nitro),
pas de diésel pour le moment,
c’est un clone…

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