Toyota Yaris 2011: Suprématie disparue

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2011

Ouch ! Les nouvelles sous-compactes Mazda2 et Ford Fiesta qui s’amènent cette année feront mal à la Toyota Yaris. Celle qui a pratiquement lancé la mode des petites autos il y a cinq ans devra vitement se mettre à la page, tant mécaniquement que technologiquement. Et en attendant sa nouvelle génération, la Yaris perd dramatiquement de sa suprématie.

L’avantage principal de la Toyota Yaris, c’est ses possibles configurations : berline quatre portes, ainsi qu’à hayon trois et cinq portes. C’est plus élargi versus la nouvelle Mazda2 qui ne vient qu’en hatchback, la Hyundai Accent qui ne propose pas de cinq portes, la Nissan Versa qui n’a pas la trois-portes et la Honda Fit qui n’offre pas de berline. Par contre, la Yaris est l’une des plus petites du marché et ça se sent dans sa capacité de chargement réduite. Plusieurs de vos effets personnels ne tiendront pas à bord.

L’une des plus petites puissances de l’heure

À part la Smart, c’est la Yaris qui dispose de la moins puissante motorisation du marché et ça se traduit par des accélérations poussives, à la limite du rugueux. Le petit moteur quatre cylindres de 1,5 litre ne développe que 106 chevaux et même si la voiture est un poids-plume (moins de 1 100 kilos en ordre de marche), reste que ça manque vite d’énergie. Si vous le pouvez, privilégiez la boîte manuelle cinq vitesses, elle transige mieux la petite vigueur que l’automatique – à condition de ne pas lésiner sur la rétrogradation. Si le haut levier souffre de tendances agricoles et d’engrenages trop lâches, sa souplesse le rend parfait pour celui ou celle qui fait l’apprentissage « standard ». Si vous ne conduisez que les transmissions automatiques, eh bien, vous en serez quitte pour un essoufflement rapide. Reste que le passage des quatre rapports (la Ford Fiesta en a six… !) s’effectue en douceur et que la consommation en carburant n’est guère plus élevée qu’avec la manuelle.

Question d’économiser encore davantage sur l’essence, la petite Toyota compte sur une direction électrique qui, malheureusement, livre bien peu de connexion avec la route. La manoeuvre flotte en son centre et à haute vitesse sur l’autoroute, on cherche ses références. La contrepartie est un excellent rayon de braquage – sans doute le plus petit de toute industrie – et ça facilite les déplacements en stationnement.

Comme à peu près toutes les sous-compactes, la Yaris mise sur une poutre de torsion en guise de suspension arrière, ce qui lui procure une tenue de route un brin sautillante. Rien de bien désagréable, mais on doit quand même y aller mollo, puisque la petite a tendance à se déporter, surtout la variante à hayon— moins longue et d’empattement plus court que la berline.

En perte de vitesse La Yaris aura eu le mérite de nous prouver, à son arrivée sur le marché en 2005, que les petits pots pouvaient effectivement receler les meilleurs onguents. Malgré ses petites dimensions, la voiture proposait (et propose encore) un habitacle bien aménagé, parsemé de bons rangements et un généreux dégagement aux têtes (pour les variantes à hayon qui bénéficient d’un pavillon plus haut).

Mais depuis, la concurrence a évolué (et comment !). Et à plusieurs chapitres, la Yaris ne tient plus le haut du pavé, loin de là. Ainsi, les plastiques intérieurs sont bon marché, pas toujours d’assemblage serré et le volant non télescopique donne du fil à retordre dans les tentatives pour dénicher la bonne position de conduite. Les sièges avant, peu enveloppants, manquent de support. L’instrumentation, placée au centre de la planche de bord, ne tombe pas naturellement sous les yeux, mais on s’habitue vite et il faut dire qu’avec à peine deux ou trois commandes (bon, peut-être quatre…) à manipuler, on trouve facilement qu’est-ce qui fait quoi. L’insonorisation est moyenne et les places à la banquette sont limitées pour les moyennes et grandes jambes. À ce sujet, on peut accommoder ses passagers arrière avec la Yaris RS, la seule à proposer la banquette qui s’avance et se recule (les dossiers s’inclinent, aussi).

Parlons un peu de cette variante RS (uniquement à hayon cinq-portes) pour souligner ses autres atouts : elle est la seule à offrir, de série, la climatisation, l’accueil sans clé et les phares antibrouillards. Elle est également plus jolie avec ses éléments visuels sportifs – notez cependant que l’habit ne fait pas le moine, côté motorisation, et qu’aucun cheval-vapeur additionnel n’est malheureusement envisagé. Cela dit, la RS se détaille à un prix d’étiquette (tout juste sous les 20 000 $...) qui fait qu’on a férocement envie de regarder ailleurs. Vous vous dites que la version de base de la Yaris, sous les 14 000 $, fera bien l’affaire ? Tut,tut,tut : cette dernière est particulièrement dépouillée et d’y ajouter la banquette 60/40 et le groupe électrique fait allègrement grimper la facture. Pour la même somme, la Hyundai Accent offre sièges chauffants et toit ouvrant…

Bref, devant une concurrence de plus en plus pimentée et équipée, la Yaris n’est plus la référence et elle devra rapidement s’ajuster, entre autres en rehaussant son expérience de conduite. Parce que pour l’heure, les nouvelles Mazda2 et Ford Fiesta en jettent autrement plus…

Feu vert

Habitacle bien aménagé
pour une petite auto
Faible consommation en carburant
Bon dégagement aux têtes (variantes à hayon)

Feu rouge

Dégagement aux jambes arrière limité
N’est plus dans le coup
L’une des plus petites
puissances du marché
Direction électrique sans substance

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